| Cliquez pour agrandir |
22/08/2025 – Distance parcourue aujourd’hui : 19,3 km – Distance totale : 82,1 km
Aujourd’hui commence la seconde partie du chemin, dédiée au Tratturo Magno. Les deux premiers kilomètres ne servent qu’à atteindre le véritable départ du parcours, une petite introduction avant la vraie aventure.
À Marina di San Salvo, je découvre une piste cyclable qui longe la très fréquentée SS16, la route Adriatique. Le bruit des véhicules est incessant, mais au moins ils passent à distance : ce n’est pas le calme absolu, mais c’est un compromis acceptable.
Arrivé au fleuve Trigno, qui marque la frontière avec le Molise, la piste s’arrête brusquement. Je cherche des ponts piétons, mais il n’y en a pas ; la seule option est d’emprunter le pont de la route nationale. L’accotement est assez large et les camions ne me frôlent pas, mais le passage constant de poids lourds est stressant. J’ai hâte de quitter la route. En réalité, c’est exactement pour cette raison que j’avais évité le Tratturo Magno pendant des années.
Après 1,5 kilomètre de « torture » asphaltée, j’arrive au point indiqué sur les cartes comme déviation vers le littoral. Mais la réalité est toute autre : un mur de broussailles bloque le passage et empêche d’atteindre la mer.
J’avais prévu le problème grâce aux cartes satellites et j’ai déjà un plan B : un chemin de terre qui passe sous l’autoroute et le chemin de fer, puis monte sur la colline en longeant la tour de Montebello. L’accès est fermé par une barrière, mais il n’y a aucun panneau d’interdiction. Je décide de tenter le coup : tout plutôt que de rester sur la nationale !
Le sentier de terre court entre deux rangées de pins méditerranéens, ombragé et agréable. Je passe sous l’autoroute et pour un instant je me félicite… jusqu’à ce que je trouve un nouvel obstacle : le passage sous le chemin de fer est complètement envahi par la végétation.
Je prends mon courage à deux mains. Ce ne sont que quelques mètres, et avec un peu de patience je parviens à me frayer un passage. Mais à peine ai-je l’impression d’y être arrivé que je découvre que le passage est inondé. Dans l’ombre, j’aperçois des blocs de béton : en sautant de l’un à l’autre, je réussis enfin à atteindre la sortie.
De l’autre côté m’attend une vieille route asphaltée, avec signalisation et tout. Probablement l’accès au village. De retour chez moi, en regardant les cartes, je découvre qu’il existait sans doute une alternative plus simple sous le chemin de fer : celle que je propose dans la trace que je suggère.
La montée continue et j’atteins enfin la tour de Montebello. Le petit village est complètement vide : aucune voiture, un chien qui erre seul… l’atmosphère est surréaliste. Mais la vue sur la côte récompense tous mes efforts.
Je descends lentement vers la côte, où je devrai emprunter la SS16 sur quelques centaines de mètres avant de rejoindre un chemin de terre parallèle. Plus facile à dire qu’à faire : pour y accéder, il faut sauter un haut garde-corps et descendre le long de la pente. Alors que je me prépare à cette manœuvre de cirque, un monsieur de l’autre côté de la route me montre un passage entre la végétation. Il disparaît puis réapparaît sur le chemin de terre : un passage semi-caché que je n’aurais jamais trouvé seul.
Le chemin de terre continue à l’ombre des pins : magnifique… jusqu’à ce qu’il soit barré par des travaux. De l’autre côté, on aperçoit la future piste cyclable, mais étant en été, personne ne travaille. Une fois de plus, je franchis la clôture et reprends ma route.
Le parcours mène au franchissement du torrent Tecchio, où il devrait y avoir une passerelle piétonne. Dommage, le fond est manquant. Le torrent est petit, mais les rives sont hautes : j’abandonne. La seule solution est de pénétrer dans la pinède et de rejoindre la mer, même si je n’avais pas prévu de me retrouver parmi les baigneurs et leurs maillots. Tant pis.
À ma grande surprise, personne ne semble remarquer cet étrange type avec un sac à dos qui marche le long du littoral. Évidemment, désormais, rien ne surprend plus personne.
J’arrive au torrent Tecchio, j’enlève mes chaussures et le traverse rapidement. L’eau est glaciale ! Je reste quelques minutes les pieds dans l’eau, savourant la fraîcheur. Petit conseil pour les voyageurs : si vous trouvez la piste cyclable barrée, dirigez-vous directement vers la marina pour ne pas perdre de temps.
Enfin, j’arrive à Marina di Petacciato et m’attend la montée asphaltée habituelle vers le village. Aucun obstacle particulier : juste la chaleur pour m’accompagner dans cette « promenade agréable » (façon de parler !).
Une dernière note : à l’arrivée, une voiture s’arrête et le conducteur descend pour m’offrir une Red Bull.
– Allez, tu es arrivé !
![]() |
![]() |
Trace du jour

