De Guglionesi à San Martino in Pensilis

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5 - De Guglionesi à San Martino in Pensilis

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24/08/2025 – Distance parcourue aujourd’hui : 18,2 km – Distance totale : 117,3 km

Le matin se lève doucement. Je quitte le village à l’aube, le ciel encore teinté de rose et d’orange. Les premières heures sont toujours les meilleures : fraîcheur relative, lumière douce et silence presque parfait. Le Tratturo Magno s’étend devant moi, large et bien tracé, bordé de champs, de pins et de quelques oliviers solitaires.

Les premiers kilomètres sont faciles. Le sol est sec mais stable, et la légère brise rend la marche agréable. Je profite de cette portion pour observer le paysage : au loin, les collines se succèdent comme des vagues figées, et par moments on aperçoit des chemins parallèles, vestiges de tracés anciens qui se perdent dans la végétation.

Au fil de la matinée, je traverse plusieurs petites routes locales. Les rares habitants me saluent, parfois surpris de voir quelqu’un marcher avec un sac à dos si chargé. Ici, le Tratturo Magno n’est pas seulement une route, c’est un fil vivant qui relie les villages et les champs, un témoignage de siècles de transhumance.

Vers midi, la chaleur commence à se faire sentir. Je trouve un petit coin ombragé sous un pin et m’accorde une pause. L’eau est bienvenue et le soleil, bien que chaud, illumine magnifiquement les collines et les cultures alentours. Quelques insectes bourdonnent autour de moi, et je savoure ce moment de calme avant d’affronter la seconde moitié de l’étape.

L’après-midi est plus exigeante. Le Tratturo monte et descend doucement, mais régulièrement, et le sac à dos commence à se faire sentir. Je croise quelques troupeaux de moutons dispersés, guidés par leurs bergers qui connaissent parfaitement chaque détour du chemin. Chaque rencontre est un rappel que ces routes sont toujours vivantes, encore utilisées pour le même but qu’il y a des siècles : relier les pâturages aux villages.

À mi-parcours, je dois franchir un petit ruisseau. Pas de pont, juste un passage naturel entre les pierres. Je retire mes chaussures et traverse rapidement, l’eau fraîche offrant un moment de répit et de plaisir inattendu. Ces petites aventures ponctuent le chemin et donnent un rythme particulier à la marche.

Dans l’après-midi tardive, je rejoins une zone plus ouverte, où les champs sont parsemés de petits murets en pierre sèche et d’oliviers centenaires. Le paysage est simple mais hypnotique, et je m’arrête souvent pour observer, prendre note, ou simplement respirer et profiter de la lumière du soleil couchant.

Enfin, en fin de journée, j’atteins le village prévu pour la nuit. Les maisons sont silencieuses, quelques chats dorment au soleil, et le parfum du pain frais flotte dans l’air. Je m’installe, décharge le sac et savoure un repas simple mais réconfortant. Fatigué mais satisfait, je repense à cette journée : paysages, rencontres, obstacles et passages inattendus. Chaque pas sur le Tratturo Magno raconte une histoire, et je sais que le chemin n’a pas fini de m’émerveiller.

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